L'Interview de DAGOBA

DAGOBA est le groupe montant de la scène française. Produisant un metal très énergique, le groupe se caractérise surtout par un premier album totalement pro et de très bonne qualité. Shawter(chant) a accepté de répondre à une interview pour DoM et on ne peut que le remercier de ce cadeau.

DoM : DAGOBA connaît depuis 6-7 mois une ascension fulgurante, mais pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, peux tu rapidement présenter le groupe, son histoire. ?

Shawter : On s’appelle DAGOBA, on vient de Marseille, çà fait bientôt quatre ans qu’on joue sous ce line up qui est composé de quatre musiciens. Iz’ à la gratte, Franky à la batterie, Werther à la basse et moi au chant et séquences. Nous avons 22 ans.
Nous avons enregistré et sorti un maxi single, « release the fury », et un album en juin dernier, DAGOBA. Nous sommes actuellement en tournée promotionnelle de cet album.


DoM : Votre musique est difficilement qualifiable car mélangeant un bon paquet d’influences, c’est brutal et énergique sans oublier une bonne couche d’atmosphère. Comment pourrait on la qualifier pour coller à l’idée que vous vous en faîtes. ? (Je sais question récurrente mais pour ceux qui connaissent pas ça peut être utile).

S : Pfffff….il y a tellement d’étiquettes qui puissent s’acoller au terme « métal » aujourd’hui….pas évident de répondre. Le mieux c’est que les gens écoutent notre album et qu’ils se fassent une idée d’eux-mêmes…Dagoba c’est brutal mais peaufiné.

DoM : Votre premier album nous en balance plein les mirettes avec un son et une production irréprochable. Je sais qu’il vous a fallu bouger dans plusieurs studios pour arriver à ce résultat, peux tu nous éclairer à ce sujet. ?

S : Disons que nous avions une vision très nette du son que nous voulions pour notre album. Sans dépenser des sommes astronomiques nous avons pu collaborer avec plusieurs ingés sons (un au prises, un au mixage et un autre au mastering), ce qui donne une touche très travaillée à notre album. De toute façon nous ne serions jamais sorti de studio tant que le résultat ne nous convenait pas, quitte à finir le boulot nous-mêmes !!!
Les prises ont été faites au studio praxis avec shain raffati, le mix à oxford avec dave chang et le mastering au studio dpms à paris. Le choix de nos collaborations s'est aussi basé sur le fait que nous ne voulions aucune interférences entre nos cerveaux et notre musique.

DoM : De même sur cet album, on trouve un artwork de très grande qualité et un look travaillé. Quelle a été votre démarche à ce sujet. ?

S : Nous faisons parti des groupes qui tiennent à faire gaffe à leur image. On est bien conscient que c’est la plus grosse différence entre les groupes ricains (mais aussi les autres) et les groupes français. Çà nous attirent les foudres des narrow-minded qui ne jurent que par le côté underground des choses et qui se croient plus cultivés que les autres car ils écoutent des groupes plus inconnus que celui de mon grand-père mais on s’en fout. Tout se qui compte pour nous c’est de faire ce qui nous plait. Et nous ne sommes pas de ceux qui renieront nos idoles que sont Metallica, Guns’n’Roses ou Motley Crue dont l’imagerie nous à toujours fait délirer.

DoM : Récemment j’ai eu le plaisir de vous voir sur la scène de la Loco à Paris (avec Kill 2 This, S-core et Slytherin). Que s’est il passé ce soir là pour que vous ayez fait un show d’1/2h à peine alors que les ptits de Slytherin sont restés plus longtemps? (Problème avec la salle. ? avec les groupes. ?)

S : Problème de timing, disons simplement qu’au vue des réactions du public nous étions placés trop tôt dans la soirée. Conclusion, pour les groupes qui ont joués après nous le public s’est barré.

DoM : Sur scène vous dégagez une puissance aussi énorme que sur cd avec en plus un très bon jeu de scène. Le plus impressionnant reste la rythmique toujours aussi technique et ta voix toujours bien posée. Pour les musiciens, peux tu nous expliquer la clé de cette réussite scénique. ?

S : On ne comprend pas les groupes qui ne se donnent pas à fond sur scène. Ils ont tous des rhumatismes les jeunes aujourd’hui ? On lit de partout : « ouais nous notre kif’ c’est la scène… », mais quand tu vas dans les salles de concert il ne se passe rien. Il n’y a pas d’interaction, çà rebondit pas, çà fout pas la claque… je ne parle pas pour tout les groupes que nous avons croisé, par contre la majorité disent qu’il aiment trop la scène et comme tu as pu le constaté, il y a une grande différence entre les dires et les actes.
On n’est pas des surhommes loin de là, mais on respecte nos paroles, et si nous jouons, c’est parce que çà nous fait bander. Puis c’est la moindre des choses pour notre public qui se déchaîne dans le pit tout les soirs. On veut faire partie de la fête nous aussi !

DoM : La tournée n’est pas totalement achevée, mais jusqu’à présent quel accueil avez-vous reçu. ?

S : Excellent. Nous sommes fiers de notre public et çà nous pousse à ne pas les décevoir.

DoM : Une petite anecdote sur cette tournée. ?(J’ai entendu dire que la soirée à la loco se faisait avec des pizzas transformées en freezbee……)

S : Je n’étais pas là lors de cette petite séance de pizza volantes mais çà ne m’ étonne pas. Faut toujours que les gens jouent avec la nourriture, pourtant nos parents nous en avait défendu ;-)
Chaque soirée à son lot d’anecdotes, mais en voici une qui s’est passée il n’y a pas longtemps.
On s’est retrouvé en première partie d’une rave-party et quant nous sommes monté sur scène , un paquet de gens étaient en pleine montée d’extasy ou de lsd. Je te laisse deviné la tourmente que notre concert a pu produire dans la tête de certains…
A la fin du concert on venait nous voir et certains vérifiaient que nous n’étions pas de véritables démons…

DoM : Vous avez du voir plusieurs groupes français durant cette tournée. Comment percevez vous la scène metal française actuelle. ?

S : Il y a de bons groupes français même si statistiquement le résultat et franchement mauvais.
Pour un pays 25 fois plus petit que les states, nous avons au moins 100 fois moins de bons groupes…et pareil pour la scène scandinaves qui est surprenante. Eux ils sont carrément 15 fois moins nombreux et ils ont 80 fois plus de bons groupes.
Mais je ne vais pas jouer à l’arbitre, pour être sympa (puisqu’il est de rigueur d’être gentil avec tout le monde si tu veux être bien vu en France…) je dirai que la scène métal française est en bonne voie.

DoM : Des nouvelles compos sont déjà prêtes pour un prochain album. Peux tu nous en dire plus. ?

S : Çà s’annonce violent. plus violent que DAGOBA . On va puiser dans des domaines que nous n’avions encore jamais exploré pour faire une musique qui va nous faire délirer.

DoM : J’ai entendu dire que tu jouais de la guitare sur ces nouvelles compos. Cela veut il dire que tu seras chanteur guitariste sur le prochain album et sur la prochaine tournée. ?

S : Cette rumeur est infondée. Je joue de la guitare pour composer, mais je ne pense pas la prendre sur scène. Ou peut être pour une occasion particulière ou un morceau simplement.
Chacun à son poste.

DoM : Pour ceux qui veulent monter un groupe, quels sont tes conseils pour arriver à percer ( à part un travail acharné) ?

S : Se fixer une ligne de conduite et s’y tenir. Faut mettre des trucs longs, pointus et larges dans le cul de se qui viendront critiquer derrière. Chacun fait son truc et ceux qui adhèreront tant mieux. Mais au moins, être honnêtes envers soi-même. Et donner le meilleur pour arriver à fonder son projet.

DoM : Enfin pour terminer, si tu as un petit message à faire passer aux nains de DoM….

S : Merci de votre soutien les nains et n’oubliez jamais qu’un nain en métal vaut mieux qu’un géant en survêt’.

[Grungnar Ze Nain]